Citation

"Grâce à la liberté dans les communications, des groupes d’hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées" - Friedrich Nietzsche (Fragments posthumes XIII-883)

31.5.17

2017 MAI - Will no one dare disturb the sound of silence ?

chap. 55


Si et seulement si un crime a eu lieu 

 
Mais s'il n'y a pas eu de crime... Si Madeleine MC a été victime d'un accident, dans l'appartement ou dans la rue, les enquêteurs du Yard sont à mille lieues de pouvoir dénouer le nœud gordien.




Simon and Garfunkel - The Sound of Silence
People talking without speaking
People hearing without listening



Amoncellement d'images
                          Cacophonie informationnelle


Mai

01 – Grand Reportage (MCTV) - Maddie McCann - O enigma (58'23)
L'ex-commissaire Gonçalo Amaral revient à Praia da Luz... Quelques parties transcrites ici.


Traduction de  Beatriz Belchoir

André Ventura, juriste et professeur spécialisé en droit international, criminel et fiscal, publie un court article dans le CdM, "Le crime du siècle", où il se demande, comme d'autres, s'il ne vaudrait pas mieux clarifier les eaux troubles en reprenant l'affaire sinon à la case départ, du moins là où les Portugais ont été contraints (judiciairement) de la laisser.

 Statement Analysis à propos de l'interview "des 10 ans" - Peter Hyatt. En français ici.


02 – Rua Segura (CMTV) – Analyse et débat par Francisco Moita Flores et Carlos Anjos. Moita Flores remarque d'un ton sarcastique que Operation Grange a tenu à réinterroger des gens que la PJ avait interrogés et mis hors de cause mais s'est abstenu de faire ce que la PJ avait voulu faire sans succès : la reconstitution des événements. Selon lui, qui a été inspecteur de la PJ, cela serait encore possible et éviterait aux Britanniques de dépenser encore plusieurs millions de livres en vain. La vidéo n'est plus en ligne, reste ceci 



–  SkyNews diffuse Search For Madeleine  (Martin Brunt). Il y est question (ce n'est pas nouveau) d'un rapport secret du Home Office, commandité par le ministre de l'intérieur en 2009, Alan Johnson, à l'instigation de Jim Gamble et concocté par ce dernier. Alan Johnson quitta l'Intérieur trop tôt pour se concentrer sur le rapport et Theresa May, qui lui succéda, si elle le trouva au fond d'un tiroir, l'y laissa. Cela ne faisait évidemment pas l'affaire de Jim Gamble qui, en 2014 s'acoquina à Summer&Swan pour produire une sorte d'apologie de la famille MC dont les anges salvateurs étaient respectivement Brian Kennedy (le milliardaire du double vitrage) et Jim Gamble (l'ex-directeur amer de l'ex-CEOP).
Transcription et notes en français ici.  Publication aussi sur le site de Pamalam.



Lire ici "My 10 years of looking for Madeleine - How the MC case has dominated my life" par Martin Brunt.

L'ex-SIO (Senior Investigating Officer) Colin Sutton, raconte qu'il avait été pressenti pour diriger l'investigation sur la disparition avant de prendre sa retraite et rapporte qu'un supérieur l'avait mis en garde, au cas où il accepterait, car il ne pourrait pas faire comme il voudrait, interroger qui il voudrait, autrement dit sortir des sentiers de l'enlèvement, pas plus qu'il ne pourrait inquiéter les MC et leurs acquaintances. Remarquer que CS parle de ces restrictions sans se déclarer surpris ou choqué.
Voir propos similaires de CS à la journaliste Sonia Poulton.
 
Selon CS, si SY avait eu réellement l'intention de "ré-analyser et ré-apprécier tout, sans rien prendre pour acquis avant de le passer au crible", profession de foi affichée de DCI Redwood dans le Crimewatch de 2013, les MC auraient été interrogés sous caution (équivalent anglais du témoin assisté) dès le départ, ne serait-ce que pour être mis hors de cause. 
- Il n'était pas possible de surveiller l'appartement depuis le bar à tapas.
- Il est compréhensible que la priorité du GNR ait été de rechercher l'enfant, c'est l'une de leurs missions.
- On ne doit pas appliquer les normes britanniques à d’autres endroits.
- La pléthore d’intervenants britanniques a entravé l’enquête.

Mark Rowley a confirmé, au micro de Martin Brunt (qui malheureusement n'a pas réagi, ignorance ?), le 25 avril, que les MC n'avaient pas été formellement interrogés parce que l'enquête portugaise les avait "blanchis", sans que du reste on sache comment et quand. Une telle lacune, selon CS, est un vice de procédure et ôte la validité de l'enquête de Scotland Yard. Voir aussi ici.



Les propos d'un officier de police dont les galons se doivent à la résolution d'affaires à haut profil sont sacrément embarrassants pour Scotland Yard : si les MC n'ont pas été interrogés, ce n'est ni par négligence, ni par crainte de les blesser, ni par conviction argumentée de leur innocence, mais parce que telle était la consigne, fort discutable mais non discutée, car CS finalement n'a rien dit pendant presque 7 ans et n'en donne du reste pas la raison. Bien des signes, pour les observateurs attentifs, ne laissaient guère de doute là-dessus, mais la révélation publique des restrictions du "ré-examen" avant même qu'il ne commence voue Operation Grange à un désastre sans nom. Pas seulement d'un point de vue financier, mais d'un point de vue éthique. Autrement dit le genre de faux pas que l'opinion publique britannique, qui a une haute idée de son institution policière, aura du mal à pardonner. SY va-t-il réagir ? Parions qu'il n'en fera rien. Réfuter serait risquer que le nom du "supérieur" ne surgisse.  Les commémorations s'achèvent et la tendance est d'oublier ce qui dérange. Est-ce là mal évaluer les réseaux sociaux ?
Quant à Colin Sutton, quel jeu joue-t-il ? Car il faut quand même se souvenir qu'en juin 2014 il se trouvait à PDL pour le compte de ITV et observait avec approbation l'opération excavatrice menée par ses ex-collègues du Met. Voir ici
Une fois monté sur le dos du tigre, il est difficile d'en descendre. La seule solution, selon Wen Jiao, est de le tuer.
Le tigre, en l'occurrence, c'est cette assignation en justice pour éradiquer le livre de Gonçalo Amaral (lequel, au demeurant, ne disait rien qui ne se trouvât dans les PJFiles, accessibles au public) qui, de la procédure de référé à l'action civile, du recours en appel à la sollicitation de la Cour suprême, est allée crescendo. Même en ces temps de post-vérité, le sort des fake news est de faire tôt ou tard leur temps.
Pour rappel : Tout référé (il en existe plusieurs types) permet au requérant de solliciter du juge une mesure d'urgence immédiate, ce qui n'empêche pas un examen de fond de la légalité de l'acte.

03 – Chronique - A decade of deception - the 10th aniversary of the MC case - de Pat Brown, qui critique facilement chez autrui, et fort justement, ce que, malheureusement, elle n'hésite pas à pratiquer elle-même. PB se demande si l'imposture est repartie pour dix ans.

L'époque est particulière. À l'approche du 10e anniversaire de la disparition de Madeleine, les médias étaient dans l'attente. Clarence Mitchell, l'ex-docteur Folimage qui le redevient chaque fois qu'ils en ont besoin, a déclaré que les MC avaient reçu énormément d'offres d'interviews, tout semblait indiquer qu'une célébration médiatique était imminente..

Il n'en a cependant rien été,  apparemment en raison d'une intervention de Scotland Yard. Les MC se sont limités à une interview. Mais que dire? 
La seule chose dont l'AC Mark Rowley se dit sûr est la chose la moins sûre car la plus contestée qui soit, l'enlèvement. La certitude de MR ne se fonde pas sur des éléments prouvant qu'un enlèvement a eu lieu, mais sur l'observation qu'une enfant d'à peine 4 ans ne fugue pas pour aller vivre sa vie ! MR ne savait pas ce qui s'était passé le 3 mai 2007 et n'avait aucune idée de qui avait fait quoi. Après des années de travail, tout ce que SY avait réussi à faire était d'éliminer certaines personnes que la PJ avait éliminées depuis belle lurette.


La BBC diffuse une nouvelle édition de "Panorama" :  Madeleine McCann - Ten Years On (Richard Bilton). 

 
Richard Bilton, qui en est à son troisième documentaire sur l'affaire MC, est sans surprise fidèle à lui-même : son objectif n'est assurément pas de permettre aux téléspectateurs de se former leur propre idée sur la plus célèbre personne disparue de la planète, comme il l'appelle, il est ailleurs et avant tout politiquement correct. 
Discréditer X pour mieux accréditer Y, conspuer A pour mieux louer B. Cette figure rhétorique, la méiose, sert à diminuer l'importance de quelque chose ou de quelqu'un, afin de donner toute l'importance à une autre chose ou à quelqu'un d'autre. 
Ce qui en d'autres temps eût pu passer pour outrecuidant, s'affranchir de la délicate question des faits, est aujourd'hui devenu sinon la norme, du moins un risque à courir si l'on vise la conquête de la majorité des parts sur le marché de l'information. L'actuel président des EU en est l'illustration. Pour Richard Bilton, le réel est ainsi très secondaire, négligeable, voire fictionnel lorsque ce qu'il croit est présenté comme vrai. Ce qui compte, ce sont les théories. Il en a dégagé deux et, pour les besoins de la dialectique, elles se doivent d'être contradictoires. L'une, la thèse, est attribuée à la PJ, l'autre, l'anti-thèse, à SY. Leur seul point commun est d'avoir échoué, moins en ce qui concerne le retour de Madeleine MC au milieu des siens, car la lumière n'est même plus clignotante au fond du tunnel, que dans leurs propres démarches respectives. La portugaise s'est enlisée par manque de zèle et la britannique a sombré par excès. Quant à la synthèse, elle est facile à lire entre les lignes : pourchasser des fantômes semble avoir pour vertu principale de consacrer la non-implication des MC dans la disparition de leur fille.

Du côté portugais il y a bien longtemps (neuf ans) que les enquêteurs ne se donnent plus la peine de mettre les parents hors de cause, puisque la perspective d'en faire la démonstration n'avait suscité chez ceux-ci, pourtant principaux intéressés, aucun enthousiasme, comme le rappelle avec une courtoisie narquoise l'ordonnance de classement du procureur de la république. 
L'équipe britannique chargée de la relecture de l'enquête s'est trouvée fort satisfaite, comme l'a remarqué le commissaire-adjoint Mark Rowley, de cet état des lieux "aseptisé" où la prudence le disputait à la conviction et a achevé de consacrer l'aspect surréaliste de l'affaire en décrétant implicitement ou par défaut que les MC n'étaient pas suspects. Or personne n'est capable de produire ne serait-ce qu'une preuve circonstancielle (présomption) d'enlèvement. MR semble y croire dur comme fer, mais la PJ dit ne pas avoir élucidé  ce qui était arrivé.

Quant au point qui tient à cœur au public, largement persuadé que du mal a été fait à MMC, quoi qu'en disent ses parents, ni les Portugais ni les Britanniques n'ont réussi à en tracer les contours. La question ne s'est cependant pas posée pour les seconds, d'emblée chargés d'enquêter sur un enlèvement et rien de plus.
Quand on n'a pas les moyens de ses ambitions, on invente des "faits alternatifs" au fur et à mesure des nécessités des élucubrations. La technique de RB, dans cette édition de "Panorama", consiste à énoncer les données officielles de manière tronquée, grandiloquente ou biaisée afin de les rendre plus spectaculaires, plus invraisemblables, plus inacceptables, pour enfin les démolir d'une pichenette. Mauvaise foi ou inconscience ?
En lire plus (résumé critique ici).  
Une erreur et une omission qui donnent la mesure du contenu: RB cite à plusieurs reprises le rapport de Tavares de Almeida (sept 2007) comme s'il s'agissait du rapport final de la PJ (juin 2008) et néglige discourtoisement d'en créditer les traducteurs qui ont travaillé pro bono

Autre fait alternatifRB interroge le premier ministre portugais d'alors, José Socrates (qui fera formellement l'objet de 31 chefs d'accusation, le 12 octobre 2017) sur un entretien privé avec Gordon Brown, alors PM, à propos de l'affaire MC, le 18 octobre 2007, en marge du sommet européen de Lisbonne. JS nie avoir abordé cette question. Or Gordon Brown, lors de la conférence de presse qui a précédé l'entretien, fait savoir que JS et lui vont faire le point sur la question (voir vidéo). 
Il est curieux 
1) que des premiers ministres traitent des relations de leurs forces de police respectives à l'occasion d'un fait-divers, les Affaires étrangères étant tenues au courant des progrès de l'enquête criminelle et 
2) que, face à la réfutation de JS qui manifestement tenait à démentir les propos de Gonçalo Amaral, peut-être de crainte de dévaloriser sa fonction, RB n'ait pas jugé éthiquement utile d'interroger GB (au risque d'essuyer un refus, qui en soi eût été éclairant).

Le bref entretien, ostensiblement informel (sur la terrasse de l'hôtel de police, dominant le Tage), avec le directeur national adjoint de la PJ, Pedro do Carmo, mérite un temps d'arrêt. Quand RB, avec ses gros sabots (car la décision n'appartenait qu'au ministère public, pas à la PJ), lui demande son avis sur la constitution des MC comme témoins assistés (arguidos), PdC botte en touche et déclare que dans cette re-lecture de l'affaire, les MC ne sont pas considérés comme suspects. Il refuse de répondre lorsque RB, toujours avec ses gros sabots, suggère qu'en 2007 les MC n'auraient pas dû être témoins assistés. Ce qui veut tout dire. 
La police peut suspecter quelqu'un et enquêter sur cette personne sans même que cette personne en ait connaissance. Questionnée, la police peut dire qu'untel n'est pas suspect, parce que légalement, formellement, untel ne l'est pas. PdC joue avec les mots ou plutôt avec la confusion que fait RB entre avoir le statut de suspect et être suspecté. PdC ne pouvait, sans démonter l'ambiguïté, répondre positivement à la suggestion que le statut d'arguido en 2007 était donc une erreur, car en 2007 les MC étaient bien formellement suspects de recel de corps.
PdC sait qu'il faut identifier le crime avant de commencer à suspecter des gens.
RB aurait pu intituler son reportage "Retour au village des damnés".

 à 20'17 :
on entend RB essayer de tromper le public en affirmant faussement (pour le moins) que "les Smiths eux-mêmes pensent maintenant qu'ils ont vu quelqu'un d'autre (et non pas Gerald MC)". La BBC a été contrainte de corriger ce mensonge au terme de protestations de Martin S, soutenues par la journaliste Gemma O’Doherty. Voir ici (février 2017)

–  Interview (traduite en français) de Pedro do Carmo (Diário de Noticias). 

–   Interview de Pedro do Carmo (Expresso) où l'on retiendra en particulier sa réaction à propos de la popularité de l'affaire MC :

Premièrement, les parents de l'enfant ont fait un effort délibéré et légitime pour maintenir le sujet à l'ordre du jour médiatique. Mais il y a aussi d'autres éléments, tels que les circonstances de la disparition. Dix ans plus tard, nous ne savons toujours pas ce qui s’est passé, ce qui permet de dire, du moins en ce qui concerne le Portugal, qu’il s’agit d’un cas unique. Nous n'avions jamais eu d'affaire similaire et nous n'en avons pas eu depuis. Il y a eu d'autres cas de disparition d'enfant pour lesquels il n'a pas été possible de traduire les auteurs en justice. Mais dans ces affaires, il était possible de savoir ce qui s'était passé. Dans l'affaire MC, nous ne sommes pas encore en mesure de dire ce qu'il y a derrière la disparition. Cela en fait un cas unique. Et peut-être extrêmement rare dans le monde.
 
La chaîne TV Sic invite l'avocat des MC, Rogerio Alves, le principal adversaire médiatique de Gonçalo Amaral et de la PJ, Miguel Sousa Tavares et le directeur de l'Institut de médecine légale,  Duarte Nuno Vieira. Aucune chance donc de débat contradictoire. Il semble que Gonçalo Amaral ait été convié, mais se soit défaussé. Sans doute se souvient-il encore de Sinais de Fogo où il avait été si indignement maltraité, lui qui alors avait été interdit de s'exprimer.
 
Rogerio Alves a vu un père et une mère désespérés. Nul n'en doute, mais en quoi cela les innocente-t-il ?

Duarte N Vieira, qui "dénonce" des poils de chiens dans les prélèvements (le chien Numi était entré dans le 5A car tout pisteur doit partir du dernier endroit où a été vu la personne disparue), confirme qu'on n'avait jamais eu recours à autant de moyens forensiques au Portugal.
 
Miguel S Tavares est catégorique, des erreurs irréparables ont été commises dès le début par la judiciaire, notamment le choix de GA comme coordinateur.
 

Une lettre destinée à être lue lors du service de commémoration à 21h dans l'église catholique de PDL et adressée "à nos chers amis" commence ainsi :  Dix ans sans Madeleine. Si j'avais laissé cette pensée me traverser la tête en mai 2007, je n'aurais pas duré un jour de plus. Remarquer le "je", la lettre continuant par "nous", le plus curieux étant qu'elle est signée par Kate, Gerald, Madeleine, Sean et Amelie.

Chronique de Pat Brown -  Fox News Joins the Lying Media Brigade on the MC Case

Michael Linnett (ex-expert comptable dont la femme est à la tête de la plus grosse fortune du Royaume-Uni, après la reine), démissionne du poste de co-administrateur de Madeleine's Fund, probablement pour raisons de santé (mort le 4 août 2017).

Enfin un article non-biaisé et impliquant que le journaliste australien, Mark Saunokonoko, a fait un peu d'investigation. Il met en lumière les raisons pour lesquelles la PJ n'a pas cru les MC.

Article résumant la situation in Portugal Resident. Amaral brise le silence. Trad ici.

05 – Les propos de l'ex-SIO Colin Sutton agitent assez peu les comités de rédaction. S'il se veut lanceur d'alerte, il devra s'abstenir des sifflets à ultrasons. 
Silence assourdissant à SY.  L'observatoire des médias considère-t-il que moins on en parlera mieux cela vaudra? 


The pledge - "Time to stop the search for Madeleine"

Colin Sutton suggère, à la suite de Francisco Moita Flores (voir ci-dessus le débat "Rua Segura"), de tout recommencer à zéro. Que les MC n'aient pas été réinterrogés formellement par le Yard, malgré les propos sibyllins du DCI Redwood, tous ceux qui se sont penchés sur cette affaire en auraient mis leur main au feu, mais voilà que la chose est publique et que SY ne dément pas ! 
Gerald MC a été interrogé trois fois, la troisième comme témoin assisté (arguido). Kate MC n'a été interrogée que deux fois, la première en présence de son mari, assis derrière elle et la main sur son épaule (permission demandée et acceptée) et la seconde comme témoin assistée (arguida), mais elle a refusé de répondre aux (48) questions de la PJ. 
Par ailleurs leurs compagnons de voyage s'étant dérobés à une reconstitution (vitale selon le MP et selon Francisco MF), la dernière chance qu'avaient les MC de montrer qu'ils ne racontaient pas d'histoire s'est perdue.




06 – M. Horrocks strikes again..

08 – À propos de cet extrait de "Panorama" (diffusé le 3 mai) où le commandant Simon Foy (brigade des homicides et des crimes graves, c'est le commandant Gold de Operation Grange) peine à justifier l'arbitraire mise hors de cause (par SY) des MC en argumentant que les informations étaient transmises par leurs systèmes et que les MC se trouvaient là où ils disaient être.
SF :  Après avoir vérifié les signalements, les rapports, les dépositions et tout le reste, il nous est apparu parfaitement clair que les MC n'avaient rien du tout à voir avec la disparition.
Q : Pourquoi ?
SF :I Parce qu'il était tout simplement évident qu'ils étaient là où ils étaient quand l'enfant a disparu. They were where they were where they  were where they were when the child went missing (quel que soit le sens impliqué).

Il semble évident qu'ils étaient là où ils étaient... À quelle heure l'enfant avait-elle disparu ? 
Même s'ils étaient là où (ils ont dit qu') ils étaient, personne ne sait quand MMC a disparu. La déclaration de Simon Foy est un exemple d'aberration inattendue de la part d'un policier aussi gradé. Comment quelqu'un peut-il avoir un alibi alors que personne ne sait quel crime a été commis ni à quel moment quelque chose s'est produit ? En déclarant que les MC étaient là où ils étaient, Simon Foy situe fermement la disparition entre 21h05 et 22h sur la seule foi des paroles des parents. La PJ, de son côté, a démarré la ligne de temps au moment où l'enfant a été vue pour la dernière fois (5.30 ou 6.30, on ne sait en fait pas).

La "logique" de SF fait joliment écho à :
- ce passage de l'ordonnance de classement, étrange remarque car comment peut-on parler de circonstance objective alors qu'on ne sait même pas à quelle heure a disparu MMC ?
Il apparaît que la non-participation des témoins assistés, parents de Madeleine, à un acte justifiant une sanction pénale résulte de la circonstance objective qu'ils n'étaient pas présents à l'intérieur de l'appartement lorsque leur fille a disparu.
- ce regret des MC de n'avoir pas été dans l'appartement lorsqu'on avait enlevé Madeleine. C'est une excuse qu'ils ont avancée à plusieurs reprises, par exemple ici :

(...) the feeling of guilt - that we will have with us forever - that at the moment Madeleine was abducted, we were not there. And, I've tried to rationalise it. We do not think that what we did was irresponsible but it won't take away that guilt but equally if we'd been in the adjacent bedroom and it had happened, I'm sure we would have felt equally as guilty and, of course, that we're not, (...)
Ils ont essayé de rationaliser et le résultat est qu'ils ne pensent pas être responsables, ce qui ne les empêche pas de se sentir coupables. On n'est pas dans le célèbre "responsable, mais pas coupable" de Georgina Dufoix dans l'affaire du sang contaminé, mais dans un "coupable, mais pas responsable". Argument-massue, s'ils avaient été dans leur chambre quand le ravisseur a frappé, ils se sentiraient coupables, bien qu'innocents, d'où le "coupable, mais innocent".

En admettant qu'ils étaient où ils étaient quand l'enfant a disparu, quelle heure était-il alors? Voilà ce qu'il serait important de savoir.

Even on the first glance of what we looked at, and when we took the information back and ran it through our own understanding and, you know, verified sightings and accounts and statements, and all the rest of it, it was perfectly clear to us that the McCanns themselves had nothing at all to do with the actual disappearance.
Un vrai coup de foudre, pas l'amour au premier regard, mais la certitude de l'innocence !




Remarquer que l'explication de Mark Rowley est différente : le Yard attribue la paternité de la mise hors de cause des MC aux Portugais.
L'ordonnance de classement n'avait pas mis les MC hors de cause, bien qu'ils ait mis cela au compte de leurs croyances car ils pensaient ou ont trouvé confortable de penser ou ont été incités à penser par leur spin doctor qu'il y était dit qu'ils étaient innocents, alors que ce n'était pas le cas.

SY a confirmé en 2017 qu'eux aussi pensaient ou... que la première enquête avait abouti à une conclusion favorable concernant les McCann, alors que ce n'était pas le  cas.


09 – Excellent article sur la curieuse candidature du spin doctor préféré des MC, Clarence Mitchell, à la députation chez les conservateurs (à l'époque il flirtait avec les travaillistes). "En d'autres termes, les gens sont trop stupides pour penser par eux-mêmes et ils ont besoin que les organisations caritatives le fassent pour eux."


Nouvelle page sur le blog de Colin Sutton (l'enquêteur en chef de SY que suit le journaliste Martin Brunt dans le documentaire Sky News diffusé le 2 mai).


10 –La BBC publie sur son site un correctif à MMC - 10 Years On, diffusé le 3 mai. Il y est erronément déclaré (mais ce n'est pas nouveau, ce qui est inédit, c'est le démenti !) que Madeleine's Fund est une association caritative, alors que c'est une SARL. Il y a encore une erreur à corriger, toutefois : l'objectif n'est pas caritatif, il ne concerne que MMC et, en principe, la recherche de cette petite fille.



12 – Reporters Without Borders publie le ranking mondial 1017 en fait de liberté de la presse. Mais selon quels critères (lire ici une critique). Viennent en tête, sans surprise, La Norvège, la Suède et la Finlande. Le Portugal occupe la 18è place, tandis que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis sont respectivement relégués aux 39è, 40è et 43è places.

La revue Science publie Pure Human Olfaction is a 19th Century Myth, par John McGann. Cette croyance se fonde sur l'hypothèse de Broca selon laquelle l'évolution humaine et la conquête du libre- arbitre ont requis la réduction, proportionnellement, du bulbe olfactif. Or le bulbe humain contient un nombre de neurones similaires à celui des autres mammifères.  L'homme surpasse les rongeurs et les chiens pour certaines odeurs. Nous sommes capables de suivre une odeur à la trace et nos comportements, comme nos affects, sont influencée par un sens culturellement considéré comme "animal".

12 – La trademark UK00002456061"Madeleine" déposée le 18 mai 2007 pour tout produit dérivé "Madeleine" semble avoir expiré, n'ayant pas été renouvelée. 


15 – Interviewé par le journaliste australien Mark Saunokonoko, l'ex-SIO Colin Sutton réitère le discours tenu à Martin Brunt dans le documentaire Search for Madeleine et ajoute que la PJ n'a jamais disculpé personne. L'enquête s'est arrêtée parce que les Portugais n'ont pu trouver suffisamment d'éléments probants contre les MC, arguidos d'alors. CS remarque aussi que la bonne pratique policière consiste à éliminer d'abord les plus proches de l'enfant et les derniers à l'avoir vu vivant, le même groupe de personnes dans cette affaire.

CS se dit préoccupé par les inconsistances des dépositions des MC, le livre "Madeleine" et les dépositions de certains témoins. Il a espéré que OG fasse un jour une annonce explosive, mais craint que l'enquête ne finisse en eau de boudin, l'affaire n'étant jamais résolue. Il n'exclut pas une pression gouvernementale sur le Yard pour limiter le cahier des charges à l'enlèvement.

   
22 – Entrée en vigueur de la décision d'enquête européenne, suite à la directive du 3 avril 2014, qui régit désormais l'obtention des preuves dans l'UE.

23 – Voilà, selon la profiler Pat Brown, qui en a connu quelques-uns, comment réagissent les parents dont l'enfant a disparu.





34è édition de la Journée internationale des enfants disparus. Environ 49.000 par an, soit 1 toutes les 5 heures, dans l'Hexagone. La plupart (47 970 fugueurs) sont retrouvés très rapidement, mais à un instant T environ 11.000 sont toujours perdus de vue : ce sont les disparitions inquiétantes. En 2015 en France, 511 mineurs ont été enlevés ou détournés (parentalement). Le cas d'Estelle Mouzin reste exceptionnel.


Jacques Abbadie - Traité de la vérité de la religion chrétienne (1684)
Sur l'attribution à Lincoln d'une pensée similaire, voir ici.